économie de remplacement des enseignants
Pourtant, malgré un taux de suicide des enseignants 2.4 fois plus élevé que la moyenne des salariés (src : Senat.fr), il semble que les profs sont moins absents que la moyenne des salariés (src DGAFP), c’est dire que l’équation n’est pas sans paramètres.
Il faut dire par exemple que l’absence devrait logiquement impliquer le remplacement afin que les élèves aient cours, pour cela l’Éducation Nationale a créé des statuts spécifiques de remplaçants. Seulement voilà, le nombre de remplaçants se réduit en peau de chagrin, pour de sacro-saintes raisons pseudo-économiques, alors il faut trouver des vacataires (au diable les scrupules en terme de qualité de remplacement!).
Sauf que, tout cela est bien gentil, mais dans notre beau pays où le taux de chômage chez les diplômés devient catastrophique, le métier devient tellement peu attractif que ceux qui se présentent aux concours ou pour faire des vacations commencent à se faire rare.
Eh oui, à force, il n’y a plus remplaçant et il n’est pas rare cette année que si la rentrée a eu lieu au 1er septembre, les remplacements des profs absents (depuis la rentrée, voire depuis l’année précédente) ne prennent effet qu’à partir des vacances de la Toussaint voire pire.
L’obligation légale du service public de limiter les non-remplacements à 15 jours devient progressivement, si personne ne dit rien, une tarte à la crème !
Un président avait supprimé plus de 80 000 postes, ce qui a gentiment aggravé les dysfonctionnements (oui le machin n’a jamais été parfait!!!) . Le suivant n’a même pas fait la promesse de corriger la bavure dans son intégralité. Pourtant, en son début de quinquennat, il pérorait avec son équipe de fier-à-bras que lui-président créerait 60 000 postes et qu’avec ça il fallait se prosterner devant ces véritables bienfaiteurs de l’humanité.
60 000 ! c’est bien loin du compte mais en plus quand on gratte un peu, on remarque que dans ce nombre fourre-tout, il y a des agents publics dont les qualifications et les fonctions sont certes bien utiles mais aussi bien différentes des fonctions d’enseignement ! (Assistant d’Education, CPE, administration, médico-social…)
Cerise sur le gâteau, il se trouve que la courbe de fréquentation des établissements est en forte hausse du fait de la démographie mais aussi des nouvelles missions attachées à une école qui si elle ne règle pas tout les problèmes du monde est montrée du doigt par la déesse aux cents bouches.
Cependant, l’administration tente de masquer coûte que coûte les dérapages : difficultés à recruter, abaissement du niveau de recrutement (surtout pour les vacataires), conditions de travail et donc qualité d’enseignement en berne… Le dénie systématique poussé dans des retranchements abracadabrantesques, quitte à se cacher derrière leur petit doigt et à ne répondre qu’aux injonctions formelles avec une langue en chêne massif voire en palissandre plaqué or !
Moralité : moins ça marche, plus il faut tout faire pour que ça ne marche pas, comme ça on pourra gloser sur les ratés des acteurs de terrains, remettant en cause leurs qualités professionnelles, voire personnelles afin de prendre acte qu’il est certainement possible de faire des économie dans tout ce gâchis.
En termes clairs, on n’a pas fini d’attendre Godot et les élèves auront se qu’ils méritent???
aujourd’hui, 1er octobre, 8 jours sont passés, il n’y a toujours pas de propositions de remplacement…